Il y a le référent, le référé et le référentiel dans tous les domaines.
À l'origine lorsqu'on a demandé à l'aïkido d'intégrer des structures fédérales sportives en 1970, Maître Tamura se trouva fort embêté par la demande du ministère de la jeunesse et des sports de bâtir un référentiel de l'examen pour les grades et pour les diplômes de professeur (comme pour tout examen en France).
Il fallait inventer quelque chose qui n'existait pas en aïkido. Une méthode dite "nationale" ce fut le nom du premier livre de Maître Tamura.
Réunis dans un hôtel parisien à l'époque les uchideshi comme Alain Peyrache eurent à plancher sur le paradoxe suivant : "comment peut-on mettre au point une méthode d'aïkido quand l'aïkido est opposé à toute idée de méthode".
En effet chaque maître d'aïkido a son aïkido, comme chaque artiste interprète son art à sa manière.
C'est d'ailleurs la démarche de l'élève en aïkido qui choisit son maître car en choisissant son maître il choisit l'enseignement qu'il désire.
C'est le sens du terme "NYUMON" et des termes
qui désignent l'élève "montei monka monjin",
l'élève qui est devant la porte, ou sous la porte ou qui a franchi la porte du dojo.
On voit donc à quel point le moindre terme élémentaire de l'aïkido est à l'opposé de toute idée de sport.
Les diplômes d'Etat sont, disons le clairement, une stupidité du point de vue de l'aikido.
La preuve des gens qui n'ont jamais pratiqué l'aïkido ont ces diplômes (aikibudo, etc).
Mais on n'avait pas le choix l'époque :
les pratiquants allaient être examinés par on ne sait qui (alors que traditionnellement
il n'y a que le maître qui peut avoir un avis sur son enseignement que lui seul connaît
- et donc sur son élève).
Là comme dans tout examen il fallait que ce soit anonyme, examiné par des gens qui ne connaissent pas l'élève et ne disposant que de quelques minutes pour avoir une idée de ses connaissances (ce qui bien sur est impossible).
Deuxième impossibilité : comment créer un référentiel qui définit votre compétence alors
que ce référentiel est lui-même :
- le signe d'incompétence de son créateur,
- le signe que l'on a affaire à autre chose que de l'aïkido ?
Voilà pourquoi les dernières générations de pratiquants qui sont arrivées dans ce milieu sans le comprendre en arrivent à dire n'importe quoi, et faire n'importe quoi.
Normal ils sont incompétents : ils n'y a qu'eux qui ne le savent pas... Car en effet les moins bêtes - occupant les postes fédéraux - ont tout intérêt à ce que la base soit le plus ignorante possible : pour être plus facile à manipuler ! (c'est la base si on veut conserver son poste...)
Que leur reste-t-il comme repère : « la démocratie » qu'ils ne connaissent même pas.
Quand cet état de choses sera généralisé l'aïkido deviendra un sport car il aura perdu toute originalité et plus personne ne saura ce qu'est réellement l'aïkido. A ce moment-là tout devient possible pour en faire un sport.
Le ministère ne comprend pas lui-même pourquoi cela n'a pas été plus rapide comme le judo ou le karaté... On pourrait lui répondre que l'aïkido demande d'autres connaissances que des connaissances techniques martiales, chose que ne comprennent pas les sportifs qui ne s'intéressent qu'à la gestuelle.
Faisont confiance aux ignorants et au temps, encore un peu de patience la nouvelle génération de pseudo-aïkidokas va s'en occuper, démocratiquement bien sûr. Comme à la FIFA : "démocratie et sport", le doublé gagnant !
Pas besoin de connaître l'aïkido pour mener cette oeuvre de destruction. au contraire moins on connait, plus c'est facile et moins on a de scrupules...